Sa voix est tel le miel

Quel est donc son prénom ?

Arielle, Arielle

Moi je dirais soleil

En hiver, en été

A l’heure du thé

Écoutez donc R C N

Entendez cette voix

Qui à travers plaines

Apporte la joie

Je suis ainsi

Je suis assis

Ne pense à rien

Et si je ne « veau » rien

Je ne suis qu’un homme

Je croque la pomme

Pour qu’ainsi dessous l’Adam

Se soit cachée l’épée Pin

Je ne suis que le dentiste

Qui ne soigne que les mots, l’aire

De repos ou le « prolét » erre

Comme ce texte perd la piste

Sur les feuillets de mon cale-pain

A l’abri d’un rocher verdâtre

Je cache à toujours ma vie, ma peur

Les hommes nageant en mer saumâtre

N’ont qu’une envie, un seul désir

Inscrire le mot oublié liberté

Et si la vie de l’homme athée

Doit se terminer en cette heure

Il aura dans ces nuages le plaisir

De voir s’inscrire sur divers frontons

EGALITE    LIBERTE    FRATERNITE

Damoiselle, sur vos seins

Je ne ferais que dessins

Sur votre peau effleurée

Si mes mains ce jour n’osent

Pardonnez à ce poète

De s’être ainsi perdu

Dans le bleuté de vos yeux

Laissez lui se découvrir

L’âme d’un éperdu

En votre corps, jeunette

Et si à votre source

Ses lèvres se reposent

Laissez couler fontaine

En sa langue frondeuse

Elle fléchira si peu

Ainsi noyée en des cieux

Votre corps en sa haine

N’essayez jamais de fuir

Il n’est pas tard pour jouir

Il n’est que vendredi soir

Pour quelques minutes d’espoir

Le téléphone résonne

La voix céleste bourdonne

Les paroles deviennent miel

Le sucre de ses mots

Fond dans la tiédeur de mon cœur

Il n’est que dix-sept heures

Dans l’automne de notre vie

Mais fleurira sur le parvis

Un été nommé liberté

Et les étoiles dans le ciel

Brilleront de cent mille feux

Alors sa voix résonnera

Dans l’abîme, passé oublié

Nous y jetterons nos sacs liés

De nos âmes tant rejetées